mercredi 3 octobre 2012

Définir un bon livre.

* Désolée pour le petit hiatus de cette semaine. Il semble que mon organisme n'ait pas eu suffisamment de réserves immunitaires pour combattre le rhume dont tout le monde semble parler ces temps-ci.

Je suis souvent émerveillée par la beauté des livres que je manipule. Certains sont de véritables oeuvres d'art. Mais attention, sans vouloir ébrécher le travail des brillants créateurs de la littérature enfantine, force est d'admettre que bon nombre des livres qui sont écrits pour les enfants, ne répondent pas vraiment aux besoins du conteur ou de la conteuse. Je m'explique.

Trop souvent, l'histoire ou la prémisse du livre, est complètement négligée. On mise beaucoup trop sur le contenant (images, couleurs etc.) en dépit du contenu. Et croyez-moi, il n'y a pas mieux que le langage non-verbal d'un enfant de trois ans pour vous signifier que votre  histoire est carrément nulle. Le bout d'chou se met à bouger, à inspecter l'ourlet de son pantalon, à se fouiller dans le nez ou tout simplement, vous baille au visage! Les histoires de Robert Munsch, (illustrées par Michael Martchenko) cependant, ont toujours su captiver l'attention de mon petit auditoire. Pour tout dire, je ne pense pas que l'activité de l'Heure du Conte me serait possible sans la  contribution de cet auteur; car je sais que peux compter sur un des nombreux livres qu'a écrit Munsch, pour ramener le calme ou raviver ma ''cote d'écoute.'' Au fil du temps, ses livres m'ont éclairée sur quelques uns des critères qui doivent être réunis, pour faire : ''Un bon livre d'enfant''. Voici, sans ordre particulier et en toute humilité, ce que l'univers de Munsch m'a appris :


1) Un bon livre pour les 3-5 ans, ne doit pas prendre plus que 15 minutes à lire.

2) On doit y retrouver un thème, un mot, une image, une phrase qui se répète. Plus on répète, mieux c'est.Les touts-petits adorent la répétition.

3) Les images doivent être colorées mais pas trop surréalistes.Stylisées certes, mais dans le respect d'un certain réalisme. Ce qui peut impressionner ou émouvoir l'adulte, dépassera peut-être le tout-petit. Mieux vaut une image qui colle assez bien à la réalité.

4) Les enfants adorent pouvoir s'identifier au personnage principal de l'histoire. Tout comme les adultes.

5) Le style doit être direct. Dépourvu, tant que faire se peut d'une certaine facture poétique. Encore mieux si tout se passe à la première personne.
 ( Je les exposerai un peu plus tard au cours de la saison, aux métaphores et à la poésie. Mais cela s'inscrit dans un tout autre ordre d'idée. Nous en sommes à ce stade-ci à schématiser dans le corps de l'enfant, la notion de ''rester tranquiiiiile'' dans un contexte fort précis. On ne devient pas marathonien en quelques jours...)

6) Contrairement au style des illustrations qui gagnent à respecter un style plus réaliste, les scénarios rigolos ou surréalistes eux, ont la côte.

7) Les enfants adorent les dialogues rigolos. Surtout lorsque ceux-ci sont lus par un-e conteur-se qui n'a pas peur du ridicule et qui sait moduler sa voix au gré des personnages. Dans ce cas-ci, trop, est toujours assez!


J'ai bien dû lire ce livre des milliers de fois, du temps ou j'étais éducatrice à la petite enfance:




'' Bing bang bing bam boum! Je veux qu'on m'entende, bing bang bing bam boum je veux qu'on m'entende partout, partout, partout! '' Et tous faisaient toujours de beaux gros dodos malgré les rires qui éclataient comme autant de bulles s'élevant au plafond.


Puissent ces humbles pistes vous diriger vers vos propres coups de coeurs, votre propre définition du ''Bon Livre.'' Ce n'est pas le choix qui manque. Quelle chance nous avons d'avoir de si belles installations, regorgeant d'aussi beaux trésors...


À venir : les coups de coeurs de chez nous.


Je lirai, la semaine prochaine, les livres prévus pour le 02 octobre.

Une excellente semaine à tous,

Caro.